Il est tour à tour Romain on chrétien. […] Notre Raphaël n’a pas été l’amant de la Fornarine et le favori d’un pape : il a été chrétien ; il est le christianisme dans l’art. […] On a là le stoïcisme chrétien de Port-Royal dans son imposante austérité. […] Jamais y eut-il plus lieu à un monument national et chrétien ? […] Le culte chrétien ne se peut naturaliser dans cet édifice profane qui a changé tant de fois de destination.
« Un enragé, un chien, un diable, un Turc, un hérétique, qui ne croit ni ciel, ni saint, ni Dieu ; un loup-garou, qui passe cette vie en véritable bête brute ; un pourceau d’Épicure, un vrai Sardanapale, qui ferme l’oreille à toutes les remontrances chrétiennes qu’on lui peut faire. » Molière n’a dissimulé aucun des mauvais penchants de cette nature indomptable. […] Gens longtemps redoutés et redoutables, dont le philosophe s’est occupé aussi bien que le romancier, dont le poète comique a fait sa pâture tout autant que l’orateur chrétien dans sa chaire, et qui ont cependant fini par être discrédités, comme tout le reste, par la raison que dit encore Bossuet « que les libertins et les esprits forts passeront, parce qu’un jour viendra où tout sera tenu dans l’indifférence, excepté les affaires et les plaisirs ». […] Malheur à nous, quand le pauvre ne sera plus secouru qu’au nom de l’humanité, c’est-à-dire quand la charité chrétienne aura disparu de cette terre, pour remonter au ciel, sa patrie ! […] Le cœur de son amant est desséché pour elle ; alors enfin, elle dit adieu au monde ; elle part… mais cette fois Louis n’ira plus la chercher ; alors il faut que Bossuet s’en mêle ; il faut que l’éloquence chrétienne descende dans l’âme de cette pauvre femme, afin d’en remplir le vide. […] Ces pages chrétiennes exhalent les angoisses et les douleurs de cette âme en peine, et l’on se sent plus attendri, voyant cette illustre personne hésiter, que si elle se jetait, comme on nous la montre au théâtre, au beau milieu de l’abîme, la tête la première !