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653. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre IV. La fin de l’âge classique — Chapitre II. La Bruyère et Fénelon »

On en cherche les originaux : et comme ils sont en général si intelligemment choisis et si exactement rendus qu’ils ont derrière eux chacun une nombreuse série d’individus, il est rare qu’on ne trouve pas autour de soi, dans ses connaissances, une figure capable d’avoir servi d’original au peintre. […] L’auteur a cherché à prévenir la fatigue qui pouvait résulter du décousu de ses observations par la surprise de la forme incessamment renouvelée : maximes, énumérations, silhouettes, portraits, dialogues, récits, apostrophes, tableaux, s’entremêlent et réveillent la curiosité. […] Remontant, comme fait Platon, aux principes premiers et évidents, il ramène l’éloquence de la chaire à l’éloquence en général, et de là il passe aux beaux-arts, pour chercher son principe dans une théorie contestable et dangereuse : il pense que l’œuvre d’art doit avoir un but moral. […] Ces lettres sont l’œuvre où il faut chercher Fénelon tout entier, comme on cherche Voltaire dans les siennes.

654. (1894) Propos de littérature « Chapitre V » pp. 111-140

On la désirerait, à certaines places, secouée de plus de nouveauté, vivifiée par des trouvailles ; et, si elle devait ne chercher que sa propre beauté, s’arrêter à la seule splendeur de ses lignes sculpturales, il faudrait (mais je cherche ici par trop la petite bête !) […] Peut-être connut-il d’abord la tendance du lettré goûtant un arôme d’inédit parmi les formes naïves ; pourtant il ne paraît pas être de ceux-là qui cherchent de plus subtils détours dans tout l’inexploré des choses ingénues ; il fut poussé davantage j’en suis sûr par son propre penchant à la simplicité et par de longs séjours aux champs. […] Hugo a cherché l’homme en Italie, en Angleterre, en Espagne. […] Il n’aurait point cherché celle qu’on lui avait ravie, — il a pour cela trop de fierté, peut-être aussi trop de dédain ; mais par une déférence éblouie pour un ancien mirage, dans la solitude il l’aurait évoquée et se serait fortifié de son illusoire présence.

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