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1852. (1836) Portraits littéraires. Tome II pp. 1-523

Henriette est une charmante fille qui ne chicane pas Dieu sur la destinée qu’il lui prépare ; elle est belle et jeune, et ne prévoit pas pour sa beauté une plus digne récompense qu’un mari attentif et dévoué ; elle ignore bien des choses et se trouve heureuse de son ignorance ; elle comprend que son rôle dans la société lui prescrit l’obéissance ; elle n’a pas rêvé l’asservissement de celui qui l’aimera, car elle pressent instinctivement le châtiment réservé à cette tentative insensée. […] N’y a-t-il pas dans cette fable dramatique une naïveté charmante ?

1853. (1899) Musiciens et philosophes pp. 3-371

Et il ajoute : « En réalité, l’âme de ces maîtres d’autrefois était une autre âme ; plus grande peut-être, mais plus froide et encore éloignée de la vie surexcitée : la mesure, la symétrie, le mépris du charmant et du sensuel, une inconsciente âpreté, la fraîcheur matinale, l’horreur du passionné comme si leur art en eût dû souffrir, — voilà ce qui constitue le sentiment et la moralité de tous les maîtres anciens, qui choisissaient et spiritualisaient non pas arbitrairement, mais nécessairement leurs moyens d’expression, avec une moralité analogue. — Faut-il cependant, cela posé, contester aux tard-venus le droit d’animer les œuvres anciennes suivant leur âme ?

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