Le poète qui, jusque-là, n’avait chanté que l’amour, l’amitié, tous ses sentiments personnels, et qui forçait son génie à tenir archaïquement dans des vers que par le contour, la grâce et la perfection grecque, on pouvait croire du pays de sa mère, devint un prosateur à la phrase carrée du xviie siècle, balancée dans le mouvement, continu et contenu, de l’orateur. […] Il reparut pour mourir et pour chanter, du fond de sa prison, ce dernier chant du cygne assassiné, qui a été le plus magnifique cri d’aigle qui ait jamais été poussé, de cette force-là, parmi les hommes !
Béranger, dont le Pégase hongre a toujours mangé à deux râteliers, Béranger, à qui Pelletan a reproché, avec un ressentiment si amer, d’avoir chanté l’Empire et l’Empereur, n’avait-il pas aussi chanté la République ?