Voix vivante, animée, qui sait ce qu’elle dit et ce qu’elle chante, bien supérieure, à mon avis, à la voix stupide et sans conscience de la cloche de nos cathédrales. […] Elle se penchait de moment en moment vers cette étroite ouverture ; elle y chantait des choses entremêlées de sanglots, elle y collait ensuite l’oreille comme si elle eût entendu la réponse, puis elle se remettait à chanter en pleurant encore ! […] Il y a un morceau de poésie nationale dans la Calabre, que j’ai entendu chanter souvent aux femmes d’Amalfi en revenant de la fontaine. […] c’était vous, ô mon Ange gardien, C’était vous dont le cœur chantait avec le mien ! […] C’est aussi cette voix intérieure qui lui parle à tous les âges, qui aime, chante, prie ou pleure avec elle à toutes les phases de son pèlerinage séculaire ici-bas.
. — Les mêmes Pisistratides ordonnèrent qu’à l’avenir ces poèmes seraient chantés par les rapsodes dans la fête des Panathénées (Cicéron, De naturâ deorum ; Élien). — 6. […] Tout cela eût supposé l’écriture vulgaire, et si cette écriture eût existé dès cette époque, on n’aurait plus eu besoin de rapsodes pour retenir et pour chanter des morceaux de ces poèmes87. […] Homère lui-même nous représente toujours aveugles les poètes qui chantent à la table des grands ; c’est un aveugle qui paraît au banquet d’Alcinoüs et à celui des amants de Pénélope. — Les aveugles ont une mémoire étonnante. […] Les chronologistes ont donc pris un soin puéril en le plaçant trente ans avant Homère, tandis qu’il dut venir après les Pisistratides.On pourrait cependant attaquer cette opinion en considérant Hésiode comme un de ces poètes cycliques, qui chantèrent toute l’histoire fabuleuse des Grecs, depuis l’origine de leur théogonie jusqu’au retour d’Ulysse à Itaque, et en les plaçant dans la même classe que les rapsodes homériques. Ces poètes dont le nom vient de κύκλος, cercle, ne purent être que des hommes du peuple qui, les jours de fêtes, chantaient les fables à la multitude rassemblée en cercle autour d’eux.