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1535. (1891) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Quatrième série

Alexandre Hardy Il y a, dans la Poétique d’Aristote, une petite phrase que je me garderais bien de citer en son texte grec, si ce n’était qu’on en a proposé — comme de toutes les phrases de ce livre célèbre et obscur — cinq ou six traductions différentes. C’est quand, après avoir exposé sommairement les origines de la tragédie, Aristote arrive à parler d’Eschyle, et il s’exprime ainsi : Πολλὰς μεταβολὰς μεταβαλοῦσα ἣ τραγῳδία ἐπαύσατο ἐπεὶ ἔσχε τὴν αὑτῆς φύσιν. Ce que je traduis, ou plutôt ce que je paraphrase de la manière suivante : « Après s’être essayée dans bien des directions, la tragédie se fixa, quand elle eut enfin reconnu sa nature. » Tout aussi bien et même mieux que l’histoire de la tragédie grecque, dont encore aujourd’hui trop de parties nous échappent, l’histoire de la tragédie française peut servir à la fois de commentaire, d’illustration, et de preuve à cette phrase de la Poétique. Avant d’atteindre sa perfection, la tragédie française classique, celle de Corneille et de Racine, a essayé, comme la grecque, de plusieurs moyens d’y atteindre, et, quand elle y a eu touché, ἐπαύσατο, comme dit. Aristote, elle s’est reposée, ou fixée ; — pour bien peu de temps, il est vrai, puisque son histoire au xviiie  siècle n’est que celle de sa décadence.

1536. (1898) Politiques et moralistes du dix-neuvième siècle. Deuxième série

Quinet, homme mûr, a chanté ce pays avec transport ; enfant, il l’a adoré.

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