Feydeau les laisse dans l’esprit de son lecteur sans y répondre, pour peindre un bonheur du sein duquel il va lancer le tonnerre de la péripétie, qui doit changer ce bonheur en supplice par l’intervention très-naturelle du mari. […] Faust, Chateaubriand, ils y sont tous, héros ou auteurs romantiques, dans ce dernier des romantiques, dans ce romantique défait et changé de la dernière heure ; ils y sont tous, dans ce Daniel, mais, hélas ! […] Il y a enfin des promenades à cheval, et l’amazone, et le voile, et tout cela à la dernière mode, et qui s’en ira avec elle, et enfin il y a une langue pour dire et pour peindre tout cela, toutes ces pauvretés de détail accumulées sur cette pauvreté d’invention, mais cette langue, nous la connaissions ; elle n’a pas changé, c’est celle de Fanny. […] Aujourd’hui, il a changé de place sa chambre noire.
La préoccupation du maître était déjà tournée sur le personnage, et il m’a dit une fois que le sujet l’avait bien des fois tenté, sans qu’il eût jamais eu occasion d’écrire sur lui : « Mais il y a, ajoutait-il, un portrait à faire. » La lettre qu’on va lire, antérieure de près de deux ans à la publication des articles qui ont paru dans le Temps, me semble être le fruit et le résumé d’une opinion qui n’a pas changé : « Ce 9 février 1867.