Ils demeuraient très Anglais dans cette initiation florentine, et le monde florentin, lui, ne changeait pas. […] Nous avions pris toutes nos mesures, nous ne pouvions plus rien changer aux résolutions arrêtées, les discours étaient inutiles et n’auraient fait que nous énerver tous deux.
Je crois, d’ailleurs, que cette mercuriale ne changera rien à notre atonie morale, à notre déséquilibre mental, à nos fuites d’idées, à l’impuissance veule de nos sentiments inachevés et de nos actions incomplètes, à l’émiettement et à l’inertie de notre volonté. […] Sur le papier, il voit bleuir des lacs, miroiter les larges sinuosités des grands fleuves, verdir, sur le flanc des monts, les forêts murmurantes ; et, dans des visions précises, les neiges tombent, en flocons serrés, à travers le vent glacial, sur les plateaux immenses où personne n’a marché ; ou bien un gai soleil fait luire des cascades d’eaux vives, à travers les arbres, dans l’abri d’une vallée, près d’un village inconnu ; ou bien encore, dans l’étendue silencieuse des steppes, des caravanes d’hommes et de bêtes s’allongent en files interminables, marchant, d’un pas monotone et résigné, vers un nouveau refuge, poussées par un éternel instinct, à changer, sans trêve, d’espérances et de soucis. […] C’est exactement ce que la digne impératrice Marie-Thérèse enseignait à sa fille l’archiduchesse Marie-Louise qui plus tard, devant l’évidence, dut comme moi changer d’avis.