On y recommence sans cesse des procès vidés ; on y refait des objections réfutées déjà et qu’on exhume ; si l’on y répond, ce n’est qu’imparfaitement et sans user de tous les moyens de démonstration qu’on pourrait avoir : on n’a presque jamais toutes les pièces sous la main à la fois. […] Ces fonctions extraordinaires ayant cessé l’année suivante par l’organisation régulière et l’entière annexion de ces nouveaux départements, il fut et resta préfet de l’un d’eux, de celui du Mont-Tonnerre, qu’il administra jusqu’à sa mort. […] Je compterai sur votre indulgence, je la réclamerai souvent, parce que j’en aurai souvent besoin ; mais je me flatte que, dans les erreurs même qui m’échapperont, vous distinguerez facilement un homme dont le caractère n’est peut-être pas indigne de quelque estime, et qui s’applaudira quand vous ne la lui refuserez pas. » Quelques jours après (19 septembre 1802), le ministre Chaptal lui écrivait : « L’exécution de l’arrêté des Consuls du 11 messidor dernier va faire cesser, Citoyen commissaire général, les rapports qu’en cette qualité vous avez entretenus jusqu’ici avec l’administration générale, et je ne laisserai point échapper cette nouvelle occasion de vous faire connaître ma satisfaction de la sagesse qui a dirigé votre surveillance et vos actes dans cette importante partie de la République. […] Ce fut le premier et le dernier préfet de Mayence, qui allait cesser d’être française ; en redevenant allemande, la vieille cité a gardé de lui un bon souvenir.
Apprécié de bonne heure du général de division Soult dans la période républicaine, attaché à lui en qualité d’aide de camp pendant la glorieuse campagne d’Helvétie, Franceschi ne cessa l’année suivante, notamment pendant le siège de Gènes, d’être chargé de missions importantes et hardies dont il s’acquitta avec bonheur. […] Auguste Colbert, dès vingt-trois ans, était en pleine lumière, et il y resta ; il ne cessa de combattre sur une scène en vue, sous l’œil de César, en soldat de la grande armée, et sa mort sur le champ de bataille illustrait à jamais aux yeux de la patrie. […] Mais non : une garde nombreuse, insolente, impitoyable, nous tourmentait sans cesse ; un seul mot, la moindre observation, quoique faite avec douceur, ne nous valait autre chose de ces cerbères que des injures et la baïonnette sur la poitrine. […] Je ne lardai pourtant point à m’apercevoir que les chagrins minaient insensiblement le général ; il ne mangeait presque plus, se plaignait sans cesse de maux de nerfs, et, de plus, il était presque hors d’état de s’occuper. » D’honorables négociants de Carthagène, les Valarino, trouvèrent moyen de faire pénétrer dans la prison des consolations, des secours d’argent : le général les partagea avec tous les prisonniers.