Nous l’avons ce vieil ami devant nous, dans la voiture, et nous sommes péniblement remués et frappés au cœur, par sa faiblesse, l’abandon de son corps voûté, les quintes de sa petite toux de gorge qui ne cesse pas, la souffrance qui traverse visiblement l’expression de sa figure, l’absorption qui la fait muette, enfin tout cet aspect navrant d’un homme qui s’en va.
Comme une chèvre qui se frotte à du bois, ou comme si elle avait encore dans sa chemise des puces de son pays, elle ne cesse de remonter contre le dossier de la voiture, ses reins déjà mous et lascifs, et tout prêts à se plier à l’avachissement d’une traînée de la grande ville.