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2232. (1925) Portraits et souvenirs

L’isolement avait cessé. […] En effet, Stéphane Mallarmé, en renonçant, par conviction, aux moyens usuels dont on s’était servi jusqu’à lui, et en s’inventant, à ses risques et périls, un art tout personnel, se résignait d’avance à ce grief d’obscurité dont on ne cessa de le poursuivre, et auquel il fit face avec la plus fière et la plus souriante dignité. […] Non, le délicat médaillon que Lucien Muhlfed s’est sculpté dans les mémoires n’a jamais cessé d’être, par des mains chères et pieuses et par de vigilantes amitiés, paré de fraîches guirlandes. […] Il y avait été préparé par une forte éducation, qu’il n’avait cessé de continuer par d’abondantes lectures.

2233. (1890) Journal des Goncourt. Tome IV (1870-1871) « Année 1870 » pp. 3-176

Entre une double haie de citoyens armés, remontent le boulevard, les baïonnettes des gardes nationaux allant à la Bastille ; descendent le boulevard, les baïonnettes des mobiles allant à la Madeleine : — un double courant étincelant sous le soleil d’éclairs d’acier, et qui ne cesse pas. […] Un défilé sans cesse recommençant, où la fatigue est pleine d’entrain, de gaieté. […] La route continue, continue, continue, pour cesser tout à coup, comme si le paysage était coupé net, entre une usine lézardée, étayée par des poutrelles, et un restaurant en planches peintes couleur de brique, et où se lit : École de natation du pont. […] La pluie a cessé, un jour net, clair, cristallin, nettoyé de toute vapeur, dessine d’une manière presque aiguë les petites villas étagées sur les collines, et la masse rectiligne du Mont-Valérien, derrière lequel se couche le soleil dans un admirable effet.

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