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490. (1864) Cours familier de littérature. XVII « XCIXe entretien. Benvenuto Cellini (1re partie) » pp. 153-232

À cette époque, qui précédait celle de ma naissance, ces flûteurs étaient d’honorables artisans qui travaillaient en laine ou en soie ; ce qui fut cause que mon père ne dédaigna point d’être leur confrère. […] C’était ma maudite flûte qui était la cause de ces retards ; mais je travaillai nuit et jour, et je fus bientôt en état de le lui montrer ; ce dont je me repentis ensuite, tant il avait la rage de le voir achevé. […] « En quittant Naples, je cachai mon argent sur mon dos, à cause des voleurs, qui ne sont point rares dans ce pays. […] Qu’on le porte sous le jardin, et qu’on ne me parle plus de lui, car il serait cause de ma mort. […] « Je fis ensuite réflexion sur la cause qui m’avait empêché de me donner la mort, et je la jugeai toute divine.

491. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « De l’état de la France sous Louis XV (1757-1758). » pp. 23-43

Ce document, qui paraît provenir originairement du cardinal Loménie de Brienne, consiste en un recueil manuscrit des lettres particulières de Bernis écrites par lui durant son ministère à M. de Choiseul, alors ambassadeur à Vienne, et qui devait être son successeur aux Affaires étrangères : quelques autres lettres de Bernis à la marquise de Pompadour et au roi, écrites sur la fin de son ministère et dans les premiers moments de sa disgrâce, expliquent les causes de sa retraite et de sa chute plus exactement qu’on ne les savait. […] Le spectacle, que nous ne laisserons qu’entrevoir d’après lui sans l’étaler tout entier, est affligeant ; mais il renferme quelques leçons sévères que l’histoire a déjà tirées ; il fait pénétrer dans les causes profondes de ruine de l’ancienne monarchie ; il fait sentir à quel point les plus nobles nations, et la nôtre en particulier, dépendent, dans l’esprit qui les anime et jusque dans leur ressort intérieur, des gouvernements qui les régissent et des hommes qui sont à leur tête. […] On avait commencé par des succès : la prise de Mahon, la victoire d’Hastenbeck, les premiers avantages du duc de Richelieu dans le Hanovre semblaient promettre un gain de cause facile à la nouveauté de la combinaison diplomatique. […] Appréciant d’ailleurs en homme de sens toutes les difficultés et les causes de ruine, il ne voit d’autre remède que de renoncer promptement à ce qui a été entrepris si à la légère.

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