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651. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Lettres et opuscules inédits du comte Joseph de Maistre. (1851, 2 vol. in-8º.) » pp. 192-216

Le comte Joseph de Maistre, né en 1754, à Chambéry, en Savoie, dans une famille de haute magistrature, l’aîné de dix enfants, avait été élevé selon l’esprit de la sévérité antique, et il en garda toujours le cachet dans ses mœurs et dans son caractère : Le trait principal de l’enfance du comte de Maistre, nous dit son fils dans la Notice biographique, fut une soumission amoureuse pour ses parents. […] Il disait de lui et de son caractère : « Dieu le fit pour penser et non pas pour vouloir. […] Il expose avec vigueur l’état des choses, la toute-puissance de l’homme extraordinaire qui domine l’Europe, et dont le caractère est avant tout une volonté invincible. […] C’est un inconvénient de caractère auquel je ne vois pas trop de remède. […] Ce sont ces sentiments si vrais, si naturels et si pleins d’émotion, qu’on n’était pas accoutumé à rattacher au nom de M. de Maistre, et qui vont désormais donner à sa physionomie un caractère plus aimable et plus humain.

652. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre X. Première partie. Théorie de la parole » pp. 268-299

Cadmus de Milet, d’après ce géographe, fut le premier qui imagina de rompre la mesure, en conservant d’ailleurs tous les caractères de la poésie. […] Son caractère propre est cette médiocrité d’or, conseillée par les poètes et les moralistes. […] Nous autres Français, par cette sorte d’impatience qui fut toujours dans le fond de notre caractère, nous avons voulu faire notre langue, comme nous voulons à présent faire nos institutions. […] Il avait l’imagination tournée du côté du génie espagnol ; et même le caractère romain ne lui était apparu qu’au travers du voile espagnol, car Lucain était de Cordoue. […] Nous n’ayons pas pu la priver de son caractère d’universalité, parce qu’il lui a été imprimé par Dieu même.

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