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1759. (1881) Le roman expérimental

Dès lors, le médecin sera maître des maladies ; il guérira à coup sûr, il agira sur les corps vivants pour le bonheur et pour la vigueur de l’espèce. […] Ceux-là, je le répète, font une besogne vaine et nuisible, tandis que l’observateur et l’expérimentateur sont les seuls qui travaillent à la puissance et au bonheur de l’homme, en le rendant peu à peu le maître de la nature. […] Certains trouvaient des vérités, au petit bonheur ; mais c’étaient des vérités éparses, qu’aucun lien ne rattachait, qui se confondaient avec les erreurs les plus grossières. […] La littérature reste ici le passe-temps délicieux d’une société choisie, qui enchante d’abord le poète, avant de faire le bonheur d’un petit cercle. […] J’ai eu faim et j’ai pleuré devant lui ; et, devant lui, j’ai aimé, j’ai eu mes plus grands bonheurs.

1760. (1906) La rêverie esthétique. Essai sur la psychologie du poète

Quand cet état contemplatif aura pris fin, les images qu’il aura fait passer dans notre esprit seront peut-être oubliées, mais l’émotion subsistera : longtemps encore après que nous serons rentrés dans la vie réelle, notre disposition morale se ressentira des sentiments dont nous étions imprégnés pendant notre rêverie ; et nous garderons au cœur des regrets confus, de vagues espérances, des tristesses, des pitiés, des angoisses inexplicables, une impression d’avoir trouvé ou perdu quelque indicible bonheur. […] Pour établir la balance du bonheur que peut nous apporter la rêverie, il faudrait montrer, chez J. […] Elle n’augmente pas tant notre bonheur qu’elle ne le déplace, en le reportant tout entier dans notre vie d’imagination. […] J’avoue, pour mon compte, que toutes les idées neuves que j’ai eu le bonheur de découvrir me sont venues dans mes promenades. » J.

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