Il n’est pas nécessaire que toute la terre d’un pays soit un champ de betteraves, et quelques jardins et même quelques parcs n’y sont pas de trop pour mettre dans les imaginations quelque notion de beauté. — Il n’est pas nécessaire que tous les hommes et toutes les femmes aient des enfants et il en faut, soit pour aider et soulager ceux qui en ont trop, soit pour faire office d’art, de science, de lettres, d’invention, de prédication, office utile encore, et au premier chef, à la communauté. […] Je ne sais sur quelle idée ou pour quel intérêt ils voulurent avoir existé depuis le commencement du monde et que le premier chrétien fût le premier homme et que toute l’histoire d’un petit peuple peu intéressant fût l’annonce, la promesse, la prédiction et l’image tracée à l’avance du peuple roi spirituel de l’Univers par la grandeur de sa conception religieuse et la beauté de sa philosophie morale. — Ils cédèrent sans doute à ce besoin, commun à tous les hommes, et auquel il est à remarquer que la Réforme a cédé aussi, qui est le besoin d’avoir des ancêtres et de n’être pas des hommes nouveaux.
Cependant la beauté de la question et les lueurs que la physiologie me semble déjà pouvoir y jeter, tout cela me détermine et m’encourage.