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1884. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Troisième partie. — L’école historique » pp. 253-354

Il n’était pas à cette époque ce jeune enthousiaste que nous connaissons, aux passions vives ou au moins à l’imagination forte, exaltant la folie dans les œuvres de l’art, soit par un mouvement instinctif de sympathie, soit seulement par une idée fixe de théoricien, et rempli d’un mépris trop naturel ou simplement systématique pour la littérature sage, pour les poètes honnêtes, pour Walter Scott, pour Pope, pour Boileau humilié et tancé, sans miséricorde, de son peu de penchant à la volupté et de son prénom de Nicolas.

1885. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre V. Les contemporains. — Chapitre V. La philosophie. Stuart Mill. »

Nous comprenons des millions de faits, mais au moyen d’une centaine de faits que nous ne comprenons pas ; nous atteignons des conséquences nécessaires, mais au moyen d’antécédents accidentels, en sorte que, si la théorie de notre univers était achevée, elle aurait encore deux grandes lacunes : l’une au commencement du monde physique, l’autre au début du monde moral ; l’une comprenant les éléments de l’être, l’autre renfermant les éléments de l’expérience ; l’une contenant les sensations primitives, l’autre contenant les agents primitifs. « Notre science, dit votre Royer-Collard, consiste à puiser l’ignorance à sa source la plus élevée. » Pouvons-nous au moins affirmer que ces données irréductibles ne le sont qu’en apparence et au regard de notre esprit ?

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