/ 2261
2091. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [1] Rapport pp. -218

Même elle n’hérita point directement : elle dut attendre comme une petite fille ou se contenter de peu comme une collatérale ; l’Italie lui transmettait des legs non sans un air de lui faire l’aumône. […] qu’il avait fallu attendre longtemps cette réalisation en chefs-d’œuvre du primitif, nombreux et fruste nous-même. […] Combien longtemps nous l’avions attendu, celui qui serait notre vrai génie lyrique, notre vrai génie épique ! […] et, quand elle disparaît, j’attends qu’elle se lève […] Inusitée, elle est une surprise, un plaisir subtil ; attendue, elle est une satisfaction.

2092. (1896) Les idées en marche pp. 1-385

le sublime peut attendre ; le médiocre seul est pressé. […] Que ces gamines apaisent leurs instincts pervers à la campagne, comme la Fille du moulin, qu’elles voient le brusque retrait du mensonge décolorer la vie comme Bargette, qu’elles attendent le carrosse de Cendrillon comme Nice, qu’elles se préparent à devenir bonnes fées comme Marjolaine, ou fées méchantes comme Morgane, elles indiqueront par un geste décisif, ou par une phrase déterminée, tout l’essentiel de leur instinct, elles traceront une signature sur laquelle le graphologue lira leur caractère dans ce qu’il a de primordial et de spontané. […] Je ne sais pas pourquoi tout ce qu’ils font m’apparaît si étrange et si grave… Ils attendent la nuit, simplement, sous leur lampe, comme nous l’aurions attendue sous la nôtre ; et cependant je crois les voir du haut d’un autre monde, parce que je sais une petite vérité qu’ils ne savent pas encore... […] Le colonel attendait, droit sur son cheval, que ces mille femmes fussent rasées.

/ 2261