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402. (1866) Cours familier de littérature. XXII « CXXVIIe entretien. Fior d’Aliza (suite) » pp. 5-64

CXLVII Pendant que le char avançait au pas lent des grands bœufs des Maremmes et que les deux fiancés, assis l’un près de l’autre, sous le dais de toile, causaient à voix basse, les mains dans les mains, le petit bouvier assis tout près de moi, sur la cheville ouvrière du timon, derrière ses bœufs, regardait avec un naïf ébahissement ma zampogne et me demandait qui est-ce qui m’avait appris si jeune à faire jouer des airs si mélodieux à ce morceau de bois attaché à cette peau de bête. […] Chacun me tendait une fiasque de vin ou un verre de rosolio ; on m’attachait une giroflée à ma zampogne ou un ruban à ma veste pour me témoigner le contentement. […] Je me jetai d’abord à genoux devant une image de san Stefano, le saint de nos montagnes, qui se trouvait par hasard attachée par quatre clous sur la muraille. […] CLXXVIII Quelques-uns étaient libres dans leur cachot et pouvaient faire cinq ou six pas d’un mur à l’autre ; les plus coupables étaient attachés à des anneaux rivés dans les murs du cachot, par de longues chaînes nouées à leurs jambes par des anneaux d’acier.

403. (1869) Cours familier de littérature. XXVIII « CLXIVe entretien. Chateaubriand, (suite.) »

Il s’attacha à la plus belle femme du temps, madame Récamier. […] On ne peut se dissimuler, en les lisant aujourd’hui, que saint Augustin et Jean-Jacques Rousseau, dans leurs Confessions, ne lui aient servi de modèles, et qu’il n’ait espéré les surpasser, non-seulement par le charme du style, mais par l’intérêt de tout genre qui s’attache aux écrits des choses de son temps. […] Si vous partez, vous reviendrez au moins promptement, et vous me retrouverez à votre retour tel que vous m’aurez laissé, c’est-à-dire le plus tendrement, le plus sincèrement attaché à vous. […] Dieu seul reste grand dans son style, et quelque ombre de cette grandeur divine reste attachée à l’écrivain lui-même et le rend grand comme lui.

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