Il surprend une surveillante, en flagrant délit avec un interne dans son cabinet, il demande son renvoi, rencontre une certaine opposition, menace de faire du bruit, obtient à la fin ce changement, mais il apprend que sa surveillante a été placée dans un autre hôpital, avec 100 francs d’appointements d’augmentation. […] Huysmans me contait, qu’un Hollandais d’une maison de commerce de Hambourg, épris de naturalisme, et combattant pour nous dans les journaux de là-bas — et notez un homme qui ne connaissait pas Robert Caze — lui avait écrit, qu’ayant appris que Robert Caze était très malade, et que sachant d’autre part, qu’il n’était pas dans une position fortunée, il le priait de s’aboucher avec quelqu’un de la famille, de lui demander quelle somme pouvait lui être nécessaire, s’engageant à envoyer aussitôt sur Paris un chèque de la somme demandée. […] Jeudi 1er juillet Magnard m’apprend que, ces années-ci, lorsqu’il y a eu en Amérique, une inauguration de statue, en l’honneur de Lafayette, c’est le général Boulanger, oui, le ministre de la guerre de l’heure présente, qui est venu solliciter d’être le correspondant de l’inauguration, auprès du Figaro. […] J’apprends que Berthelot est nommé ministre de l’Instruction publique. […] Au bout de quelque temps, entrée de Samary de l’Odéon, qui apprend à Céard et à moi, cette nouvelle invraisemblable, que la pièce est achetée 1 800 francs, par la nièce du chargé d’affaires d’Amérique, qui arrive bientôt, — ma foi une fort charmante personne — nous baragouinant qu’après avoir fait gagner beaucoup d’argent aux pauvres, en jouant pour eux, elle veut en gagner beaucoup pour elle, en jouant Renée Mauperin.
Il lui avait appris à badiner et à sourire ; la littérature anglaise lui doit quelque chose de cette qualité de style qu’on appelle en anglais humour ; cette qualité du style ou de la conversation, qui n’a pas de nom en français, pourrait s’appeler l’étonnement. […] Il apprit de l’un l’art des vers ; il apprit trop peut-être de l’autre l’art de dépenser sa jeunesse en loisirs infructueux, en nonchalances d’imagination, en voluptés paresseuses d’esprit. […] Lis avec moi maintenant ces pages de ton poète favori, pour apprendre de lui comment on délire avec grâce, et déchires-en ensuite plus de la moitié, pour apprendre qu’on ne doit chanter que ce qui est digne d’être pensé, et que la littérature de l’âme est plus impérissable que la littérature des sens.