Il n’est rien en nous qui ne soit, à quelque degré, social, qui n’ait été influencé, produit, transformé par l’ensemble auquel nous appartenons, par la société qui nous a précédés, qui nous entoure, et qui nous survivra, sur laquelle nous avons poussé comme une feuille caduque sur un chêne centenaire. […] Cet instinct social, c’est l’ensemble ou la résultante de tous les sentiments, de toutes les idées, de toutes les impressions, de toutes les tendances, des perceptions mêmes et des faits inconscients ou subconscients qui, en nous, représentent les autres, qui introduisent les autres dans l’intimité de notre esprit, qui les font participer à notre vie mentale ; c’est la partie de nous qui ne nous appartient plus mais veut nous conquérir, qui lutte contre nous et qui nous trompe lorsqu’elle ne peut nous vaincre.
* * * Mallarmé appartient à une génération imprégnée de Renan et à qui Flaubert et les Goncourt ont inspiré le mépris de la chose publique. […] Le dernier mot appartient à Remy de Gourmont : « Là où la poésie de Mallarmé est belle, elle le demeure incomparablement. » * * * Jules Laforgue estime que Mallarmé ne relève que de la conscience parnassienne dont il fut « l’apothéose » et M.