Si Romulus eût été Grec, il aurait consulté l’oracle de Delphes ; Samnite, il eût suivi l’animal sacré, le loup ou le pivert. […] Tous les citoyens au jour dit se réunissaient hors des murs ; là, tous étant en silence, le magistrat faisait trois fois le tour de l’assemblée, poussant devant lui trois victimes, un mouton, un porc, un taureau (suovetaurile) ; la réunion de ces trois animaux constituait, chez les Grecs comme chez les Romains, un sacrifice expiatoire.
Il n’était pas sans ressembler aux éléphants qu’il a dépeints dans l’un de ses plus célèbres et non de ses plus beaux poèmes ; ils consentent, ces grands animaux, sans rébellion visible, à des fonctions humbles et coutumières ; leur rêve, cependant, mélancolie énorme, à qui l’on ne saurait mettre un joug, que l’on ne mène pas en le pinçant à l’oreille, fuit l’étroite besogne, vers les immensités ; et ils n’engendrent pas, dit-on, lorsqu’ils ne sont pas libres ; rien ne peut les contraindre, pas même l’amour, qui n’est point mort en eux, et qui s’exalte, au contraire, de volontaire abstinence, à perpétuer, esclave, leur sauvage énergie.