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442. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Le maréchal de Saint-Arnaud. Ses lettres publiées par sa famille, et autres lettres inédites » pp. 412-452

Les Anglais sont comme moi, mais moins forts jusqu’à présent. […] Les trois magasins renfermant les munitions de guerre des Anglais, Français et Turcs, étaient menacés, enveloppés, échauffés par le feu. […] Opérant son débarquement le 14, et de la façon la plus brillante, la plus magnifique qu’on pût espérer, il pousse ses mouvements avec toute la rapidité possible ; mais nos braves alliés les Anglais n’ont pas l’élan de Saint-Arnaud : ils ne sont et ne seront jamais prêts (c’est lui qui le dit) qu’à se bien battre en face de l’ennemi, et il faut les locomotiver dans les intervalles ; ils ne savent pas se retourner : « Il y a deux jours, écrivait de Old-Fort le maréchal, à la date du 18, que j’aurais pu avoir battu les Russes qui m’attendent à Alma, et je ne peux partir que demain, grâce à MM. les Anglais qui ne se gênent guère, mais me gênent bien !

443. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre premier. Le Moyen Âge (842-1498) » pp. 1-39

Allemands ou Français, Italiens, Espagnols, Anglais, nous avons tous été, dans la littérature et dans l’art, comme dans l’histoire et dans la politique, des nations avant de devenir des « races ». […] Très différent de l’esprit anglais, tel qu’on le saisit presque à son origine dans les Contes de Chaucer, il ne l’est pas moins de l’esprit allemand. […] En effet, ce n’est pas l’heure de rêver la conquête mystique du Graal, lorsque l’Anglais est maître des trois quarts de la France, et on n’a pas le cœur à « gaber » parmi le tumulte des armes. […] Comment leur origine explique leur succès par leur nouveauté. — Longue influence des Romans de la Table-Ronde ; — leur diffusion à l’étranger ; — la compilation de Rusticien de Pise, 1270 ; — traductions, continuations, imitations italiennes, allemandes, néerlandaises, anglaises, espagnoles et portugaises. — Le Parsifal de Wolfram d’Eschenbach, et Tristan et Iseult de Gottfried de Strasbourg. — Pénétration réciproque du Cycle d’Arthur et du Cycle de la Croisade. — On met en prose les plus anciens Romans de la Table-Ronde ; — on en compose directement en prose, tels que Merlin, le Grand Saint Graal, etc. ; — ils deviennent sous cette nouvelle forme les sources d’inspiration des Amadis ; — et rattachent ainsi, par eux, le « roman » moderne et la littérature classique à la littérature et au roman du Moyen Âge.

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