À son manque d’éducation, de distinction, à ce vide que laisse toujours dans un pays l’absence de cour, de haute société, d’anciennes institutions, l’Amérique supplée par le feu de sa jeune croissance, par son patriotisme, par la confiance exagérée peut-être qu’elle a dans sa force, par la persuasion qu’elle travaille à la grande œuvre de l’humanité, par l’efficacité de ses convictions protestantes, par sa hardiesse et son esprit d’entreprise, par l’absence presque totale de germes socialistes, par la facilité avec laquelle la différence du riche et du pauvre y est acceptée, par le privilège surtout qu’elle a de se développer à l’air libre, dans l’infini de l’espace et sans voisins.
Les examinateurs qui corrigent les compositions des candidats au baccalauréat ont quelquefois à s’apercevoir que les « copies » de deux candidats (placés l’un à côté de l’autre) ont un air de famille. […] Muni d’un cahier où il avait rédigé la série des faits à enseigner, il le lisait devant les élèves, parfois en se donnant l’air, d’improviser ; c’était « la leçon », la pièce maîtresse de l’enseignement historique.