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1350. (1854) Causeries littéraires pp. 1-353

L’heure de la clémence sonne au cadran céleste, un air frais et pur glisse sur cette nappe immense, en ride la surface, et peu à peu la ploie et la rejette vers ces grèves et ces plages, perdues depuis quarante jours au fond de cet océan universel. […] Tel qu’il est, ce recueil m’a charmé, et j’en recommande de nouveau la lecture à tous ceux qui, après les fatigues d’un hiver laborieux ou mondain, ont besoin d’un air plus frais, d’horizons plus purs, de sensations plus douces. […] madame, vous me comblez de joie ; je le croyais votre amant. » — Plus tard, M. de Narbonne étant alors aide de camp, et l’Empereur lui ayant dit avec un de ses airs de badinage de lion rentrant ses griffes : « Ah çà ! […] Elle a fait pénétrer l’air extérieur sous ce vitrage de serre chaude, où trop de soin et de culture risquait d’amener des floraisons trop hâtives. […] Lui-même s’intitulait le Philosophe inconnu, et ce titre, où l’orgueil se cachait peut-être sous un air d’humilité, caractérisait assez bien l’enseignement, la mission et la vie de cet homme aimable et étrange.

1351. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Malherbe »

Nous étonnerons-nous maintenant qu’on ait pu dire d’un air de plaisanterie, mais avec sens : « La poésie française était comme une demoiselle de vingt-huit à trente ans, sans fortune ou ruinée par les événements, laquelle avait déjà manqué trois ou quatre mariages, lorsque, pour ne pas rester fille, elle se décida à faire un mariage de raison avec M. de Malherbe, un veuf qui avait déjà la cinquantaine121. » Nous venons de toucher légèrement l’histoire de ces trois mariages manqués. […] Ces bois en ont repris leur verdure nouvelle, L’orage en est cessé, l’air en est éclairci ; Et même ces canaux ont leur course plus belle,     Depuis qu’elle est ici. […] Et dans une chanson (1614), ce joli vers tout tiède de mai : L’air est plein d’une haleine de roses… Mais cet amour de la nature ne dure jamais longtemps chez Malherbe ; il n’a rien du promeneur solitaire ni du rêveur. […] Il ne convient pas que Balzac, devant la postérité, prenne à ce point ses avantages sur Malherbe et se donne les airs de le morigéner à son aise : c’est intervertir les rôles ; c’est oublier de quel côté vraiment était la solidité.

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