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590. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Mémoires sur la mort de Louis XV »

Elle était ennuyée de toutes les affaires dont son odieux favori voulait qu’elle se mêlât, et n’avait de plaisir qu’à gaspiller en robes et en bijoux les millions que la bassesse du contrôleur général lui fournissait avec profusion ; soit crainte, soit goût, soit faiblesse, elle était entièrement livrée aux volontés despotiques de M. […] Il voulait suivre le même plan ; mais il avait affaire à gens qui connaissaient toutes ses prétentions, qui se tenaient en garde contre elles, et qui, sans vouloir augmenter leurs droits, étaient déterminés à n’en rien laisser attaquer. […] Quelques personnes de l’intérieur prirent aussi part à cette joie, et presque tout le monde se dit dans le premier moment : « Voilà qui va bien ; c’est l’affaire de neuf jours et d’un peu de patience. » Je n’étais point de l’avis de tout le monde, et, sans dire le mien, je dis à Bordeu : « Écoutez ces messieurs qui sont charmés parce que le roi a la petite vérole. »— « Sandis !

591. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre troisième. L’esprit et la doctrine. — Chapitre IV. Construction de la société future »

Ouvertement ou en secret, elle n’est qu’un subalterne commode, un avocat domestique et perpétuellement suborné, que les propriétaires emploient à plaider leurs affaires ; s’ils lui cèdent le pas en public, c’est par bienséance. […] Vous n’avez ni Parlement, ni États, ni gouverneurs ; ce sont trente maîtres des requêtes, commis aux provinces, de qui dépendent le bonheur ou le malheur de ces provinces, leur abondance ou leur stérilité. » En fait, le roi, souverain, père et tuteur universel, conduit par ses délégués les affaires locales, et intervient par ses lettres de cachet ou par ses grâces jusque dans les affaires privées.

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