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518. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Saint-Martin, le Philosophe inconnu. — I. » pp. 235-256

Langeron (le colonel) ; j’étais même obligé de jouer au fin avec lui et avec mon père pour cultiver mes grands objets dans ce pays-là, comme si j’eusse eu de mauvais desseins : témoin l’affaire des recrues pour lesquelles je supposai une mission. […] [NdA] Saint-Martin était si incapable de tout ce qui est affaires et du positif de la vie, qu’il a pu dire au vrai, et cette fois avec sourire : « J’ai un tel éloignement des affaires d’intérêt et des discussions avec les gens de finances et de commerce, que quand j’ai seulement une lettre de change à faire payer et qu’il faut la présenter, donner mon acquit et toucher ma somme, j’appelle cela un procès. » 51.

519. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Souvenirs militaires et intimes du général vicomte de Pelleport, publiés par son fils. » pp. 324-345

À la première affaire d’avant-garde qui s’engage de nuit dans les montagnes, les colonnes françaises, par un malentendu, tirent les unes sur les autres ; il s’ensuit une confusion extrême : Dans cette échauffourée, le bataillon rompit ses rangs aux premiers sifflements des balles ; je restai à ma place comme un soldat russe : c’était quelque chose pour un début. […] Cette affaire me rassura un peu contre la peur dont j’étais tourmenté depuis qu’on m’avait fait soldat. […] Jusque-là il n’y avait pas de mal, et nos relations se passaient sur le pied de la plus grande politesse, lorsqu’un jour il aborda carrément l’affaire en question, et m’offrit une somme énorme pour laisser pénétrer quelques petits ballots de marchandises en Hollande.

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