En vain leur a-t-on offert un traité à forfait ; nos rusés malingreux, en gens qui connaissent les affaires, présumant que celle-ci était excellente, ont préféré les droits proportionnels. […] — Un jour, un musicien qui crevait de faim organise un modeste concert ; les pauvres de s’abattre sur le concert ; l’affaire étant douteuse, traité à forfait, deux cents francs ; les pauvres s’envolent, les ailes chargées de butin ; le concert fait cinquante francs, et le violoniste affamé implore une place de sabouleux surnuméraire à la cour des Miracles ?
Je vous prie en grâce de me faire savoir vos projets, je n’oublierai pas l’affaire de M… — Adieu. […] Je ne sais rien du tout de mes affaires, et je suis ici dans la plus solitaire de toutes les retraites, soutenue seulement par l’ineffable bonté de Matthieu […] Les lettres de Sismondi, dans lesquelles il n’est que l’écho de la société de Coppet, ont, à ce sujet, fortement incriminé Esménard, et l’ont fait responsable du tour que prit l’affaire. […] La première Restauration toutefois le laissa encore à l’écart, ou du moins simplement mêlé aux affaires et aux fêtes municipales. […] Esménard, poète de beaucoup de talent, mais homme de plaisir, sans principes, qui s’était fait par besoin intrigant et instrument de la police, et qui s’attachait aux pas des étrangers de marque et des membres du corps diplomatique, offrit à M. de Senfft ses services dans cette affaire, et en reçut quelques centaines de louis sous prétexte de prévenir par leur emploi les rapports défavorables de la police westphalienne, qui auraient pu donner à l’affaire une tournure plus odieuse. » — En ce qui concerne l’affaire de Mme de Staël, il est toutefois à remarquer, à la décharge d’Esménard, que, dans la lettre à Camille Jordan qu’on va lire, Mme de Staël ne le distingue point des autres censeurs, qu’elle donne pour favorables à la publication.