Le style seul fut unanimement admiré, mais l’admiration n’est pas de la foi. […] Le drame de Moïse, par Chateaubriand, ne fut qu’une imitation impuissante de Racine ; il fit admirer, comme le paon, les découpures et les couleurs savantes de ses ailes, mais il ne s’en servit pas.
Il y a cependant bien plus longtemps encore qu’ils écoutent et qu’ils admirent Shakespeare, ceux qui s’étonnent de la constance de notre goût pour Racine. […] Ce qu’il faut admirer dans le poète anglais, c’est qu’il a su peindre l’amour aussi fortement que la déraison ; les confondre, pour ainsi dire, en une même folie, en un seul malheur, et porter, par ce hardi mélange, le pathétique à son comble.