Prenez les nouvelles et les romans de Mérimée : ce ne sont au contraire le plus souvent qu’émotions fortes, violentes, éclatant en actes brusques, imprévus et sanglants. […] Ils visent avant tout à modifier les volontés, à déterminer des résolutions et des actes. […] Les intentions de l’auteur, ou tout au moins ses tendances, se trahissent ici par l’approbation d’un acte ou d’une pensée, là par une ironie, tantôt par une préface, tantôt par la conclusion de l’ouvrage, souvent par la peinture des caractères ou encore par mille autres signes qu’il serait trop long d’énumérer.
Ils débuteroient, par exemple, en représentant la scéne qui se passe entre Mercure et Sosie dans le premier acte d’Amphitrion. Si les pantomimes vouloient executer les scénes de nos opera, ils débuteroient par la derniere scéne du quatriéme acte de Roland, où ce heros devient furieux. […] On leur fit donc représenter en gesticulant sur le théatre de Sceaux la scéne du quatriéme acte des Horaces de Corneille, dans laquelle le jeune Horace tuë sa soeur Camille, et ils l’executerent au son de plusieurs instrumens qui joüoient un chant composé sur les paroles de cette scene, qu’un habile homme avoit mises en musique comme si l’on eut dû les chanter.