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299. (1862) Cours familier de littérature. XIII « LXXIVe entretien. Critique de l’Histoire des Girondins (5e partie) » pp. 65-128

La Convention, riche d’orateurs, mais sans chefs politiques, flottait entre leurs mains en admirant leurs discours, mais en se jouant de leurs actes. […] L’appréciation d’un tel acte place l’âme dans cette redoutable alternative de méconnaître la vertu ou de louer l’assassinat. […] Il y a des actes humains tellement mêlés de faiblesse et de force, d’intention pure et de moyens coupables, d’erreur et de vérité, de meurtre et de martyre, qu’on ne peut les qualifier d’un seul mot, et qu’on ne sait s’il faut les appeler crime ou vertu. Le dévouement coupable de Charlotte Corday est du nombre de ces actes que l’admiration et l’horreur laisseraient éternellement dans le doute, si la morale ne les réprouvait pas. […] Sa vie, désordonnée au commencement, tragique à la fin, commença comme un scandale, se poursuivit comme une trame, et finit comme un acte de résignation.

300. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre cinquième »

Il devait sortir une tragédie romanesque, Cléomède, dont chaque acte se terminait par une catastrophe. […] Ces vastes pièces, ces catastrophes à la fin de chaque acte, sont demeurées au fond de sa mémoire et ont péri avec lui. […] Il avait pris pour modèle le cinquième acte de Rodogune et ses beautés si périlleuses. […] Trompé par son succès, il finit par mettre l’action et le spectacle au-dessus du reste, et il appela les tragédies de ses devanciers de longues conversations en cinq actes. […] Il survit au malheur, à la vieillesse ; les derniers actes de Louis XIV sont d’un héros, les dernières lueurs du génie de Corneille sont des vers sublimes.

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