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198. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XIX. Mme Louise Colet »

L’Académie remplaça pour elle Notre-Dame. À l’Académie, elle fut trouvée belle, comme elle y fut trouvée poëte. […] Les Tallemant des Réaux de notre âge parleront — comme elle en a parlé elle-même, — des passions posthumes qu’elle inspira à Villemain, — cette colonne vertébrale, infortunée, — et au cœur philosophique de Cousin, le testamentaire, qui lui légua, avec la grandeur d’un Harpagon amoureux, une somme qu’il ne pouvait pas emporter… Villemain et Cousin ne furent pas les seuls, d’ailleurs, que l’on vit, chez elle, dans des positions compromises… Elle pêcha toujours aux académiciens, même quand elle ne pouvait pas les faire pécher… Son salon était le parc aux huîtres de l’Académie. […] Cette poésie qui roule dans son flot, sans pureté, des paillettes prises à tous les Pactoles, quand ce n’est pas à tous les oripeaux, a cependant une manière de rouler ces bavures et toutes ses impudentes réminiscences, qui ne pouvait pas manquer de faire illusion aux culs-de-jatte de l’Académie, à qui le moindre mouvement défendu, le moindre signe de vie élémentaire, apparaissent comme des phénomènes ! […] Tout, hommes et choses, est outrecuidamment grandi, dans ce livre sans proportion, excepté elle-même, la lauréate adorée autrefois de l’Académie ; tombée, dans sa vieillesse, jusqu’à n’être plus que la vivandière de Garibaldi, lui cuisinant sa gloire, et mettant dans ses sauces par trop de laurier !

199. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — O. — article » pp. 427-428

OLIVET, [Joseph Thoulier d’] Abbé, de l’Académie Françoise, né à Salins en 1682, mort à Paris en 1768. […] On pourroit lui reprocher d’avoir entrepris la continuation de l’Histoire de l’Académie Françoise, après un Prédécesseur tel que Pelisson, & d’avoir un peu trop loué, dans cet Ouvrage, des Hommes médiocres ; mais on peut dire, à sa justification, qu’il n’écrivoit que pour ses Confreres, & que son caractere, ennemi de toute prétention, lui fit moins envisager sa propre gloire, que le plaisir de concourir autant qu’il le pouvoit à celle des autres.

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