/ 1418
693. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Ma biographie »

Un vers de Lucrèce, un vers de Voltaire lui venait toujours à propos27. […] Cloüet a écrit sur la garde de ce petit livre des pensées littéraires de lui sur « le plus parfait des poètes latins après Virgile », suivies de vers de Gresset et de Voltaire à l’éloge d’Horace.Ces deux pages de la main du professeur sont datées de « vendredi 31 8bre 1817. » Le jeune élève a mis deux fois sa signature au-dessous de celle de son maître : « Sainte-Beuve, 1er mai 1818 » ; c’était l’année de son départ pour Paris ; — « Sainte-Beuve. 19 janvier 1822 » ; il était bien près de quitter ayant définitivement l’école et le collège cette année-là. — Un autre Horace de 1760, en deux volumes et traduit en français, ayant également appartenu à M.  […] Parmi les livres de M. de Sainte-Beuve père, qu’il avait bien lus et paraît-il) bien goûtés, se trouvent les Œuvres de Gresset et la Pucelle de Voltaire.

694. (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXIIe entretien. Vie et œuvres de Pétrarque (2e partie) » pp. 81-155

J’ai passé pour un blasphémateur ; Voltaire, qui n’était pas sans goût, avait blasphémé avant moi et comme moi. J’ai été bien étonné, en lisant les lettres latines de Pétrarque à Boccace, de voir que le poète le plus exquis et le plus patriote de l’Italie avait blasphémé lui-même avant Voltaire et avant moi. […] » On voit que les images et les expressions si contraires à la chaste pureté et à l’éternelle beauté des poésies antiques répugnaient à Pétrarque comme à Voltaire, comme à nous-même.

/ 1418