Je n’ai pas besoin de rappeler aux critiques érudits auxquels s’adresse cette observation le phénomène instructif que présentèrent les longs siècles de Rome impériale. […] Autour de Phidias, il a groupé toutes ses pensées sur l’art et l’éducation de la Grèce et sur les conditions nécessaires de la beauté harmonieuse ; autour du Tasse, toutes ses pensées sur Rome, l’Italie et la renaissance du xvie siècle.
Il mêle donc au symbolisme initial, dont il fut une forte colonne, du décadentisme, c’est-à-dire du satanisme, de l’innocente perversité, et du catholicisme poétique ; le sonnet de Bérénice, si célèbre, si joli, ne veut pas peindre Rome au temps de la décadence, mais bien rythmer une sorte d’état de convalescence charmante, d’éveil atténué, d’idées rafraîchies par un bref sommeil qui fut assez familier à Verlaine ; ce fut comme beaucoup de poèmes symbolistes, l’état allégorisé ou le symbole, soit la traduction bien précise et sans oiseux commentaire, d’un état d’âme. […] Il y avait aussi l’idée que les Prussiens de 70 avaient été les barbares, que Paris c’était Rome ou Byzance ; les romans de Zola, Nana, avaient souligné la métaphore, et il y avait donc des décadents ; on parlait du roman de la pourriture, du roman médical ; sous cette influence de Verlaine, de Huysmans, de Zola surtout, et beaucoup aussi de Mendès conteur, dont les tableautins licencieux étaient alors fort goûtés, marchait un groupe d’écrivains plus prosateurs que poètes.