/ 1097
641. (1912) L’art de lire « Chapitre V. Les poètes »

Et de même dans Racine, mélodieux plutôt qu’harmonieux, flattant l’oreille par le nombre savamment observé et ingénieusement inventé, plutôt que peignant par les sons, cependant on trouve, sans bien chercher, des vers sonores dont les sonorités ont un sens, donnant une impression de grandeur, de triomphe ou d’immense désolation : Lorsque de notre Crète il traversa les flots, Digne sujet des vœux des filles de Minos, ….

642. (1914) En lisant Molière. L’homme et son temps, l’écrivain et son œuvre pp. 1-315

Auprès de Racine, de Boileau et surtout de La Fontaine il est un ignorant. […] Molière a peint surtout des ridicules de caractères, mais (comme Racine dans les Plaideurs) il a peint aussi des ridicules de profession : ridicules des médecins, ridicules des hommes, de lettres. […] C’est à peu près l’histoire des Plaideurs dont Racine dit qu’ils n’eurent pas de succès à Paris, « qu’ils furent joués ensuite à Versailles, que l’on n’y fit point scrupule de s’y réjouir et que ceux qui avaient cm se déshonorer de rire à Paris furent obligés de rire à Versailles pour se faire honneur ». […] Cela est arrivé à Corneille avec Polyeucte, avec Théodore ; cela est arrivé à Racine avec Phèdre et avec Athalie ; cela est arrivé plusieurs fois à Dumas fils et cela n’est guère arrivé à Molière qu’avec, peut-être, l’École des maris et avec le Misanthrope. […] Racine dira la même chose.

/ 1097