/ 904
431. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Les Mémoires d’une femme de chambre » pp. 309-321

La comédie, qui repose bien plus sur des conventions qu’on ne le croit, ne dit pas un mot de vrai avec ses valets et ses soubrettes, vieux types usés et recrépis par le génie de Molière, que les faiseurs de pièces de cette époque se sont passés de la main à la main.

432. (1887) Essais sur l’école romantique

La Fontaine, Molière. […] Aujourd’hui que toutes les grandes littératures ont leurs monuments, que nos enfants épellent dans La Fontaine et dans Molière, que le temps nous manque pour lire tout ce qui s’est écrit de beau, il y a du péril à nous prendre dans le train de nos vieilles admirations, la mémoire fraîche encore et l’intelligence satisfaite, et de s’appeler nouvelle école. […] est-il bien vrai que, dans la patrie de Molière, il y ait, comme on me l’a dit, un certain courage à protester contre une telle littérature, et qu’il se puisse trouver, outre l’auteur, six personnes saines qui suspectent d’envie ma protestation ? […] Et, à ne les prendre que comme des gens de style qui ont prétendu remanier la langue française, toutes leurs beautés nouvelles, toute cette langue métaphorisée, transfigurée, qui exprime des idées métaphysiques avec des termes de chimie, qui se fait scientifique, faute de pouvoir être positive, tout cela lui a-t-il laissé seulement un doute sur la prose de Bossuet et de Voltaire, sur la poésie de Molière et de La Fontaine ? […] S’il s’agissait de l’art supérieur des Racine, des Corneille, des La Fontaine et des Molière, nous irions chercher nos comparaisons dans les régions les plus élevées du monde moral.

/ 904