— Le monde et le langage du monde en France et en Angleterre. — En quoi le badinage de Pope est pénible et déplaisant. — La Sottisiade. […] Pope n’en jouit pas ou n’en jouit guère ; il reste satirique et Anglais au milieu de ce luxe aimable importé de France. […] Pendant cent cinquante ans, les hommes dans les deux pays pensants, la France et l’Angleterre, y ont employé toute leur étude. […] C’est qu’il y a une architecture classique pour les idées comme pour les pierres, amie comme l’autre de la clarté et de la régularité, de la majesté et du calme ; comme l’autre, elle a été inventée en Grèce, transmise par Rome à la France, par la France à l’Angleterre, et un peu altérée au passage. […] Mais, en somme, c’est par lui que commence la révolte contre les habitudes classiques ; et, à ce titre, il est plus précoce en Angleterre, pays germanique, qu’en France, pays latin.
Sir Temple s’était jeté, avec une témérité qui ne lui était pas ordinaire, dans cette vaine polémique sur le mérite comparé des anciens et des modernes, qui avait traversé la France et qui occupait en Angleterre des esprits distingués. […] Les accusés devaient être sauvés par l’inquiète jalousie qu’inspiraient à la Chambre des lords les envahissements de la Chambre des Communes et par le mouvement de l’opinion publique, plus disposée à seconder Guillaume contre la politique ambitieuse de la France qu’à poursuivre ses amis. […] Elle s’est révoltée contre la tendance républicaine du procès de Sacheverell, elle applaudira à la chute du ministère Tory, trop ami de la France, à l’exil et à la condamnation de Bolingbroke et d’Ormond, trop disposés à favoriser l’avènement du prétendant. […] L’empereur et surtout les Hollandais profitaient seuls des défaites de la France, et l’Angleterre succombait sous d’inutiles victoires. […] Swift affirmait que l’état des Irlandais « était devenu pire que celui des paysans de France, des serfs d’Allemagne et de Pologne ».