Ils en firent deux cycles qui prirent place aux côtés du cycle national, et Jean Bodel énonça cet axiome qu’il ne fallait compter que trois matières : celles « de France, de Bretagne, et de Rome la grant ». […] Avant le milieu du xiie siècle, la curiosité, l’intérêt du public, en Angleterre, en France et jusqu’en Italie, se portait de ce côté-là. […] Par toute la chrétienté enfin, pendant le moyen âge, régnèrent les romans de France : et peut-être cette universelle popularité de notre littérature est-elle due en partie à quelques-uns des défauts que j’ai signalés plus haut. […] Qualités et défauts, tout en eux était « sociable », fait pour l’usage et le plaisir du plus grand nombre : tout destinait leurs œuvres à réussir dans le monde autant qu’en France. […] Paris, Histoire littéraire de la France, t.
De retour en France, il quittait de temps en temps sa solitude pour venir à Paris faire des voyages dans les esprits et les cœurs. […] « Je rends au public ce qu’il m’a prêté », on ne fait pas tort à Montesquieu en disant qu’il a rendu à la France du dix-huitième siècle ce qu’il en a reçu. […] Tant que la France saura lire dans ce livre, elle sera également en garde contre les impatiences de l’avenir et les langueurs imprudentes du présent. […] En tout cas, il en restera la plus parfaite expression, et s’il arrive jamais que les principes de la science sociale se perdent dans quelque catastrophe universelle, nos enfants pourront les rapprendre dans ce livre immortel, le legs le plus précieux que le dix-huitième siècle ait fait à la France, le plus grand service que la France ait rendu à la société moderne. […] C’est une occasion perdue pour la France et pour l’esprit humain, et on le regrette, surtout en nos temps où les révolutions ont accoutumé de plus en plus les peuples à ne voir dans l’autorité qu’une dictature, et dans les gouvernements que des expédients.