Mais elle diffère des précédentes en ce qu’elle s’impose au nom de la raison, au lieu de s’imposer au nom de Dieu. […] On refuse d’admettre que la raison et la tradition puissent ensemble et d’accord défendre la même citadelle ; dès que l’une entre, il faut que l’autre sorte ; désormais un préjugé s’est établi contre le préjugé À la vérité, Voltaire « le patriarche » ne veut pas se départir de son Dieu rémunérateur et vengeur395 ; tolérons en lui ce reste de superstition en souvenir de ses grands services ; mais considérons en hommes le fantôme qu’il regarde avec des yeux d’enfant. […] instinct divin, immortelle et céleste voix, guide assuré d’un être ignorant et borné, mais intelligent et libre, juge infaillible du bien et du mal qui rends l’homme semblable à Dieu, c’est toi qui fais l’excellence de sa nature. » — À côté de l’amour-propre, par lequel nous subordonnons le tout à nous-mêmes, il y a l’amour de l’ordre, par lequel nous nous subordonnons au tout. […] La jouissance personnelle ne lui suffit pas ; il lui faut encore la paix de la conscience et les effusions du cœur Voilà l’homme tel que Dieu l’a fait et l’a voulu ; il n’y a point de défaut dans sa structure. […] Cela est visible chez Descartes et dès son second pas (Théorie de l’esprit pur, idée de Dieu, preuve de son existence, véracité de notre intelligence prouvée par la véracité de Dieu, etc.).
Monsieur, reprit lady Stanhope, je crois que Dieu vous envoie pour me délivrer d’une véritable peine, et je me confie entièrement à vous. […] Je ne sais pas comment se nomme mon culte ; mais j’adore un Dieu maître du monde qui me récompensera si je fais le bien, et me punira si je fais le mal. […] On cherche un désert en Asie pour passer en vivant entre les pensées de Dieu et l’oubli des hommes. […] Le devoir de sauver à tout prix honnête mes amis et mes créanciers en France m’a ramené et me retient dans ma patrie par un lien que Dieu seul connaît. Mais l’âme de lady Stanhope a passé dans la mienne, et mourir dans un désert d’Asie, au sein d’une contemplation de Dieu, de la nature, et loin des hommes d’Europe, est le dernier de mes vœux !