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398. (1868) Cours familier de littérature. XXV « CXLVIe entretien. Ossian fils de Fingal, (suite) »

Fingal lui jura dès lors une amitié éternelle, et lui en donna bientôt une preuve éclatante. […] Quoiqu’un éternel silence règne dans les plaines où nous avons vaincu, notre renommée vit dans nos tombeaux ; la voix d’Ossian s’est fait entendre, et sa harpe a fait retentir les voûtes de Selma. […] D’où vient ta lumière éternelle ? […] Emportez-le au séjour de votre éternelle paix ; et vous, vierges du royaume aérien de Trenmor, apprêtez-lui sa brillante robe d’air et de vapeurs. […] Il me laisse dans une nuit froide, éternelle.

399. (1856) Cours familier de littérature. II « VIIe entretien » pp. 5-85

Comme l’astre de la lumière matérielle, qui est son image, l’esprit humain a des crépuscules, des aurores, des midis, des déclins, des heures, en un mot des jours et des nuits ; mais il n’a ni jours éternels ni nuits éternelles. […] III D’un autre côté, cette jeunesse éternelle de l’esprit humain, renouvelée de génération en génération et de race en race, l’empêche de tomber dans ce découragement de lui-même et dans ce dénigrement de son temps, qui est une erreur aussi commune mais moins noble que le rêve du progrès continu, illimité et indéfini sur la terre. […] Ce qui y est déjà, c’est-à-dire l’éternel nouveau-né de l’esprit humain, la raison : la raison un peu plus développée dans les choses divines, la raison un peu plus expliquée dans les choses humaines, la raison un peu plus associée à la loi dans la politique, en un mot, une révélation par le sens commun. […] La nature seule est éternelle ; l’histoire est un récit, et non une polémique descendue de la tribune dans la bibliothèque.

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