Un individu humain quelconque, bien organisé toutefois, pris au hasard dam l’époque présente ou dans toute autre époque, et se traitant lui-même par la méthode expérimentale intérieure, découvrira, autant qu’il est donné à l’homme de le faire, sa destinée propre, et la destinée des autres hommes ses semblables, et la destinée de l’espèce tout entière ; il saura déterminer, autant que cela nous est possible, la loi du passé et de l’avenir de l’humanité. […] La destinée de l’humanité n’est aucunement donnée par la destinée d’un individu humain quelconque à une époque quelconque ; de plus, la destinée de l’individu ne peut pas se déterminer directement et par l’analyse abstraite du moi, indépendamment de l’action et de la réaction perpétuelle qui lie cet individu à la nature et à l’humanité. […] Tant qu’une révélation reste à faire, et lorsque l’époque en est venue, le seul grand psychologiste possible, le seul psychologiste capable de tirer directement de l’observation individuelle l’avenir de l’humanité, c’est le révélateur lui-même ; car déjà l’humanité transformée vit en lui et remplit son moi ; mais ce révélateur alors ne s’amuse jamais à faire une psychologie, il fonde une religion. […] Lorsque l’humanité est arrivée à la conscience distincte d’elle-même et à la connaissance de sa propre loi, l’institution se prévoit dès l’origine et se réalise avec bien plus de préméditation qu’aux époques où les choses se développent instinctivement et obéissent à une force d’évolution plus obscure. […] Quant à une religion nouvelle, il ne la croit impossible toutefois que par deux motifs : 1° parce que, selon lui, les diverses religions du passé se sont produites à l’origine sous une forme populaire, naïve et accessible à tous, ce qui lui paraît antipathique à notre époque raisonneuse ; 2° parce que les révélations directes de Dieu à l’homme, trait essentiel qui distingue, selon lui, les religions d’avec les philosophies, lui semblent perdues sans retour, en supposant qu’elles aient jamais eu lieu.
L’obligation d’être clair et net dans notre langue remonte jusqu’à cette époque. […] La vie de Joinville est inconnue jusqu’à l’époque où il accompagna saint Louis dans sa première croisade. […] , lui-même avait l’humeur querelleuse de son époque. […] Sa vie même est celle qu’on menait à cette époque ; une vie d’aventures, qui commence par une jeunesse romanesque. […] Qu’était-ce, d’ailleurs, que la paix à cette époque ?