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556. (1940) Quatre études pp. -154

Il connaissait chaque plante par son nom, et il était familier avec l’histoire et avec la manière d’être de chaque production de la terre ; il était capable d’interpréter sans erreur tout ce qui apparaissait dans le ciel ; les phénomènes variés du ciel et de la terre le remplissaient d’une émotion profonde. […] Coleridge, avec une moindre richesse et une moindre émotion, traduit de son côté l’empire absolu de la nature sur son âme — quelle que soit cette nature, et quelque interprétation que les profanes veuillent donner d’elle. […] Les nuits ainsi passées n’étaient jamais stériles pour moi, et je devenais poète par la pensée et par les émotions que j’éprouvais en présence de ce grand spectacle de la nature15. […] Les Allemands sont avides d’émotions fortes ; chez eux règne un sentimentalisme qui n’est le fait ni des Français, ni des Italiens. « Nous autres, peuples plus méridionaux, entourés de la pompe de la nature, et de la perpétuelle succession de ses charmes infinis, nous n’avons pas besoin de nous mettre à la recherche des émotions pour sentir la vie. » En outre, un certain esprit critique demeure toujours en nous.

557. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1857 » pp. 163-222

Et toujours des émotions à poignée et un incessant crucifiement de cette organisation nerveuse, qui va avec une sorte d’attrait à tout ce qui la tourmente, lui fait mal, la martyrise, lui enlève la tranquillité de la pensée et le sommeil de la nuit. […] Les émotions sont contraires à la gestation des livres. […] Et des émotions, et des mauvais pressentiments. […] Il me semblait que vous étiez de ceux à qui la mémoire de mon ami ne pouvait inspirer que des sentiments de respect et d’émotion.

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