Il avait des parties bien autrement élevées et rares que La Harpe, Marmontel, et les autres contemporains ; il avait de la portée et de la distinction, jointe à la plus exquise délicatesse. […] Dans ces Lettres où il cite souvent Pascal et où il prouve qu’il l’a bien pénétré, Rivarol se place à un point de vue d’épicuréisme élevé qu’il aura à modifier bientôt, quand la Révolution, en éclatant, lui aura démontré l’importance politique des religions. […] J’avais à cœur de signaler ces points élevés de la pensée de Rivarol.
Qu’on essaye d’isoler lesphénomènes nombreux dont se compose la vie d’un animal un peu élevé dans l’échelle, un seul d’entre eux supprimé, la vie disparaît. » C’est bien là, en effet, la plus grande objection que l’on puisse faire contre l’expérimentation physiologique. […] Cette indépendance est d’autant plus grande que l’animal est plus élevé dans l’échelle des êtres vivants. […] Lorsque le philosophe prend d’un côté un morceau de marbre, et de l’autre une grande pensée, un grand sentiment, un acte de vertu, il n’a pas de peine à démontrer que ces phénomènes répugnent à la nature du marbre ; mais, lorsque d’intermédiaire en intermédiaire il s’est élevé du minéral au végétal, du végétal à l’animal, de l’animal à l’homme, lorsqu’il passe du travail chimique au travail vital, de là au travail psychologique, — lorsque enfin il vient à remarquer que de la vie consciente à la vie inconsciente, et réciproquement, il y a un va-et-vient perpétuel et un passage insensible et continu, il ne peut s’empêcher de demander en quoi consiste ce moyen terme entre l’âme pensante et la matière brute, qui lie l’une à l’autre, et qui, sans pouvoir se séparer de la seconde, est ici-bas la condition indispensable de la première.