Woglinde le chante dans la première scène du Rheingold, et à partir de ce moment il entre dans la trame symphonique, dont il forme jusque dans la Gœtterdaemmerung un des éléments principaux, modifié de mille manières par la modulation, l’harmonisation, la combinaison avec d’autres thèmes, etc. […] Résumons, en ajoutant qu’il n’y a pas un élément, si petit qu’il soit, de l’expression dramatique, où la musique ne se soit pour ainsi dire infiltrée. […] Le prélude n’est autre chose que cette décomposition du motif en ses éléments, que le drame tout entier reconstituera successivement. […] Ce motif fondamental du prélude, analysé ainsi dans ses éléments, résume le sacrifice du Gral dans toutes ses significations. […] Hélène Cao définit ainsi le leitmotiv (ou motif sous la plume de Chamberlain) : « par leitmotiv, on désigne un élément musical associé à un personnage, un objet, un lieu, un sentiment ou un concept, et qui reparaît à plusieurs reprises dans la partition » (Dictionnaire encyclopédique Richard Wagner, p. 1078).
A Dresde, non seulement ses fonctions de chef d’orchestre absorbaient le meilleur de ses forces, mais dans ses heures de loisir, il se trouvait renfermé dans un cercle d’hommes qui tous lui étaient très inférieurs à tous les points de vue, et pour qui l’atmosphère apathique et les mesquines préoccupations de la petite capitale étaient l’élément naturel. […] Et puisque le poème de Tristan vient immédiatement après celui de l’Anneau du Nibelung, notons, pour nous éclairer sur les procédés de Wagner, combien ces deux éléments, de la langue, et de l’équilibre entre la langue et la musique, varient dans chacune des quatre parties de la Tétralogie par rapport aux autres. […] Si donc les tristes nécessités de mon intelligence me forcent à examiner dialectiquement, un à un, les éléments que ma raison perçoit comme divers, quoique mon sentiment me les indique comme sûrement un et indivisible : toujours est-il que je ne pourrai prendre comme mesure de la perfection de chaque élément, que le degré dans lequel il est adapté à concourir au but total de l’œuvre. […] Seul le héros de l’œuvre fait exception d’abord ; mais cette atmosphère de souffrance l’entoure et ces différentes incarnations de la douleur viennent comme s’essayer sur lui ; de ce contact surgit un nouvel élément : la pitié. […] On trouve dans ses esquisses des éléments du futur théâtre de Bayreuth.