/ 2647
921. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Vaugelas. Discours de M. Maurel, Premier avocat général, à l’Audience solennelle de la Cour impériale de Chambéry. »

Que ne restait-il pas à faire aux écrivains pour le détail de la diction, pour la souplesse, pour la grâce, la douceur, et l’application heureuse et facile à tous les sujets ! […] Il y en avait de son temps ; Arnauld, dans sa Grammaire générale, et les écrivains de Port-Royal essayeront de porter le plus de raison possible dans la langue : Vaugelas se borne à constater le fait existant, en le puisant à sa meilleure source. […] c’est l’usage, ce grand tyran, qui le veut ; résister est inutile, et, en résistant trop obstinément, vous vous faites tort : « Il ne faut qu’un mauvais mot pour faire mépriser une personne dans une compagnie, pour décrier un prédicateur, un avocat, un écrivain. […] Ce n’est pas un médiocre honneur pour Vaugelas d’avoir préparé à Racine sa langue, de lui avoir aplani les voies d’élégance et de douceur dans la diction, et d’avoir si bien et si exactement défini tout ce rare ensemble de qualités possibles, qu’il n’y manque plus que d’écrire en marge le nom du plus parfait écrivain.

922. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « THÉOPHILE GAUTIER (Les Grotesques.) » pp. 119-143

Sous ce titre, le spirituel écrivain a réuni une dizaine de portraits littéraires dont les originaux appartiennent plus ou moins au genre dans lequel il les a classés : il débute par Villon, mais il saute vite à des auteurs d’une époque plus rapprochée. […] J’avoue humblement que je ne me fais pas de la pédanterie une idée si particulière ni si limitée à telle forme d’affectation ; je pense avec Nicole que c’est un vice, non pas de robe, mais d’esprit, et, au lieu d’appeler pédants d’honnêtes écrivains qui s’appliquent à être exacts quand il importe de l’être, je serais tenté bien plutôt de voir une sorte de pédanterie retournée dans la prétention qu’on affiche de se passer de ces humbles qualités là où elles sont nécessaires. […] Il est en ce genre d’étude biographique un travail de recherche préalable qu’on exige aujourd’hui de l’écrivain. […] C’est un moyen assuré de faire dresser les oreilles à l’honnête lecteur : un écrivain d’autant d’esprit devrait savoir s’en passer.

/ 2647