Dans ce livre, en effet, le métier n’est pour rien, — le métier, cette chose terrible qui casse si souvent la tête à l’art, dans les écrivains les plus écrivains tous les jours ! […] Partout on sent en Édouard Gourdon un homme qui comme écrivain a la parfaite possession de lui-même. […] Gandon a beau faire et chercher des effets d’écrivain, Jean Gigon n’est pas gai, il n’est pas léger, il n’est pas spirituel.
Sue est d’ailleurs un assez bon garçon (good fellow,) qui ne prend pas trop au grave sa bonne fortune de grand homme ; il ne se donne pas pour un écrivain, mais pour un homme à idées et à combinaisons romanesques, ce qui est vrai. […] Lèbre (un écrivain suisse, mort jeune) mérite d’être grondé… Il a fait l’article sur Mickiewicz (dans la Revue suisse, année 1843, p. 513) trop mystique ; lui qui s’est fait tant d’honneur par son article sur la Philosophie allemande (Revue des Deux Mondes, 1er janvier 1843), qu’il n’aille pas gâter cela. […] Dites-lui cela sérieusement, cher Olivier : il peut être un de nos écrivains les plus utiles et les plus goûtés ici.