Après l’Unité spirituelle, il écrivit le livre de la Douleur, un livre de mysticité tendre comme les Saints en auraient écrit un avant que leur sang fût devenu lumineux et quand il fait mal en coulant encore. […] Après Joseph de Maistre, après ce magnifique livre du Pape, qui semblait si impérieusement péremptoire sur la question d’infaillibilité, Saint-Bonnet a écrit un livre identique de doctrine, mais différent de raisons et de preuves, et qu’il n’a pas craint d’appeler, du nom de la question même : l’Infaillibilité. […] Joseph de Maistre n’avait pas, derrière le livre qu’il écrivait, un livre comme celui du Pape qui pouvait lui envoyer des réverbérations de sa lumière sur la pensée. […] … Jamais de plus belles et de plus profondes paroles n’ont été écrites sur la destinée et la nature humaines. […] Ainsi, on a du talent et plus que du talent ; on écrit un livre de la plus haute et de la plus rare éloquence ; on sème dans ce livre les aperçus et les axiomes ; à chaque mot, c’est, pour le lecteur, une décharge électrique d’idées neuves dans la tête et dans la poitrine ; — et tout cela est inutile !
Les réflexions qu’elle m’a suggérées seront la matière de cet écrit. […] Un moyen assez efficace de rendre ces aristarques plus circonspects, serait de les engager à donner par écrit leurs avis. […] Écrivez, peut-on dire à tous les gens de lettres, comme si vous aimiez la gloire ; conduisez-vous comme si elle vous était indifférente. […] Ayez de la hauteur dans les sentiments, votre manière d’écrire sera ferme et noble. […] Ce n’est point à votre naissance que je rends hommage, ce serait mettre vos ancêtres à votre place, et oublier que j’écris à un philosophe.