Charles Didier n’a point attendu les dernières circonstances pour écrire de l’Italie et sur l’Italie. […] Intellectuellement, l’auteur des Amours d’Italie ne s’est pas italianisé… Sa nature forte, mais épaisse, a résisté et ne s’est pas fondue à l’air transparent que ne respirèrent jamais impunément, même les Barbares… Il a été moins heureux que Beyle, Beyle l’esprit sec et cruellement positif, le Voltairien, l’Américain, l’anti-poétique, et dont cette magicienne d’Italie avait fini par faire… l’auteur de La Chartreuse de Parme, avec le droit d’écrire sur son tombeau : Ci-gît Henri Beyle, le Milanais. […] Les Amours d’Italie, ce titre qui faisait rêver, ne fera plus rêver personne quand on saura qu’ils ont été écrits par M.
Lisez cette déroute, écrite avec la fougue, la poudre et le sang de la bataille elle-même. […] Le jugement est d’autant plus convainquant pour le lecteur qu’au lieu d’être écrit en phrases il est écrit en actes. […] Le style n’est-il pas la forme des choses écrites ? […] Thiers dans sa théorie contre le style, et le génie d’écrire est-il donc inutile au génie de raconter ? […] Nulle part ; un païen d’Athènes ou un fataliste de Stamboul aurait écrit ainsi l’histoire de l’empereur et de l’empire français.