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528. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. BALLANCHE. » pp. 1-51

Vers l’âge de dix-huit ans, il resta trois années entières sans sortir ; il n’était pas seul pourtant, et avait toujours nombreuse compagnie de jeunes gens et de jeunes personnes. […] Vers l’âge de vingt ans, il écrivit ces pages du Sentiment qui furent publiées en 1801. […] Newton au milieu de l’âge ressentit, pendant des années, ce qu’il appelait son embrouillement de cerveau. […] Ballanche ce qu’Oberman, Adolphe et René sont à leurs auteurs, il est dit : « Vers l’âge de vingt et un ans, sa santé se raffermit…. […] Ballanche protestait ainsi à l’avance contre les âges d’or terrestres de Saint-Simon et de Fourier, contre ces pays de Cocagne que les doctrines matérialistes de progrès font voyager devant nous à l’horizon ; il ne protestait pas moins en ces paroles contre l’absorption dernière de l’individu dans la vie confuse de l’humanité, autre excès où vont les doctrines progressives panthéistiques : lui, il était et il est distinctement spiritualiste et chrétien.

529. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « DE LA MÉDÉE D’APOLLONIUS. » pp. 359-406

Vénus part à la recherche de son fils, et elle le trouve dans un des vergers de l’Olympe, jouant aux osselets avec Ganymède, deux enfants de mêmes goûts et de même âge. […] Au reste, dès qu’on veut peindre cette passion identique et une en tous les âges, il n’y a pas de choix : il faut passer par les mêmes traits, revenir sur les mêmes symptômes ; et c’est toujours le cas de s’écrier avec la Religieuse portugaise, dans ce conseil éperdu qu’elle donnait à son trop raisonnable amant : « Mais avant de vous engager dans une grande passion, pensez bien à l’excès de mes douleurs, à l’incertitude de mes projets, à la diversité de mes mouvements, à l’extravagance de mes lettres, à mes confiances, à mes désespoirs, à mes souhaits, à ma jalousie ! […] Que l’Aurore ne brille jamais à mes yeux et que tu ne me revoies plus existante parmi les vivants, si je préfère quelque chose à toi, ma sœur, ou à tes enfants qui sont comme mes frères, mes défenseurs naturels et du même âge que moi ! […] Je remarquerai encore qu’à la réflexion cette particularité de famille n’est pas inutile pour nous rassurer sur l’âge de Médée, que les malintentionnés pourraient soupçonner d’être un peu vieille fille, à lui voir des neveux si grands ; mais ces neveux, on le sait à présent, ce sont par l’âge comme des frères. […] Elle se ressouvint de tout ce qu’il y a d’agréable parmi les vivants ; elle se souvint de ses compagnes du même âge qui faisaient sa joie, comme une jeune fille qu’elle était ; et le soleil lui parut plus doux à regarder qu’auparavant, à mesure en effet qu’elle se reprenait en idée à chaque chose.

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