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515. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des romans — Préface des « Derniers Jours d’un condamné » (1832) »

Dans le midi, vers la fin du mois de septembre dernier, nous n’avons pas bien présents à l’esprit le lieu, le jour, ni le nom du condamné, mais nous les retrouverons si l’on conteste le fait, et nous croyons que c’est à Pamiers ; vers la fin de septembre donc, on vient trouver un homme dans sa prison, où il jouait tranquillement aux cartes : on lui signifie qu’il faut mourir dans deux heures, ce qui le fait trembler de tous ses membres, car, depuis six mois qu’on l’oubliait, il ne comptait plus sur la mort ; on le rase, on le tond, on le garrotte, on le confesse ; puis on le brouette entre quatre gendarmes, et à travers la foule, au lieu de l’exécution. […] Alors les valets de l’exécuteur se sont attelés aux pieds de la femme, et à travers les hurlements de la malheureuse, et à force de tiraillements et de soubresauts, ils lui ont séparé la tête du corps par arrachement. […] La douce loi du Christ pénétrera enfin le code et rayonnera à travers.

516. (1913) La Fontaine « IV. Les contes »

Prenez cette boîte, c’est une boîte de fard, je vous le dis très simplement, c’est une boîte de fard, portez-la à Proserpine à travers une nouvelle série d’épreuves, moins graves que les précédentes et par lesquelles vous témoignerez de votre sûreté de coup d’œil et de votre prudence accoutumée. […] Voici le passage, le voici tout entier : Psyché, à travers les épreuves dont je vous ai parlé, traversant les déserts, traversant les contrées sauvages, finit, ce qui est tout à fait naturel, par rencontrer un ermite  pas tout à fait, puisque c’est un bon vieillard qui vit dans une sorte de cottage avec sa fille  qui lui raconte son histoire. […] Il ne s’en est pas douté, mais, en tout cas, il a eu une succession beaucoup plus condamnable que lui à travers le dix-huitième siècle et une partie du dix-neuvième.

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