Il l’a vue telle qu’elle était, tout occupée du salut du roi, de sa réforme, de son amusement décent, de l’intérieur de la famille royale, du soulagement des peuples, et faisant tout cela, il est vrai, avec plus de rectitude que d’effusion, avec plus de justesse que de grandeur ; enfin, il a résumé son jugement sur elle en des termes précis, au moment de l’accompagner dans son œuvre de tendresse et de prédilection : Mme de Maintenon, dit-il, n’a donc pas eu sur Louis XIV l’influence malfaisante que ses ennemis lui ont attribuée : elle n’eut pas de grandes vues, elle ne lui inspira pas de grandes choses : elle borna trop sa pensée et sa mission au salut de l’homme et aux affaires de religion ; l’on peut même dire qu’en beaucoup de circonstances elle rapetissa le grand roi ; mais elle ne lui donna que des conseils salutaires, désintéressés, utiles à l’État et au soulagement du peuple, et en définitive elle a fait à la France un bien réel en réformant la vie d’un homme dont les passions avaient été divinisées, en arrachant à une vieillesse licencieuse un monarque qui, selon Leibniz, « faisait seul le destin de son siècle » ; enfin en le rendant capable de soutenir, « avec un visage toujours égal et véritablement chrétien », les désastres de la fin de son règne. […] Louis XIV, qui voyait les choses avec un sens pratique et dans l’intérêt de l’État, approuvait que la maison de Saint-Cyr n’eût rien d’un monastère, et il l’eût voulu conserver ainsi.
Son père Charles-Louis était l’électeur du Palatinat, rétabli dans ses États par la paix de Westphalie. […] C’est, pour n’en citer qu’un exemple, au calvinisme du malheureux électeur Frédéric V, grand-père de la duchesse d’Orléans, qu’il faut attribuer en grande partie la froideur avec laquelle les États luthériens d’Allemagne accueillirent l’élection de ce prince au trône de Bohême, et le peu d’appui qu’ils lui prêtèrent après sa défaite. — Ce fut, me dit-on encore de bonne part, un des ancêtres de Madame, l’électeur Frédéric III, qui se fit réformé vers 1560 et qui introduisit une forme de culte et de symbole, non pas exactement calviniste, mais plutôt zwinglien, et dont le Catéchisme de Heidelberg est l’expression.